Histoire Schlumpf

Nés à Omegna en Italie, Hans (1904) et Fritz (1906) sont les fils de Carl et de Jeanne Schlumpf. Carl est suisse, Jeanne est originaire de Mulhouse.

L’histoire de la famille Schlumpf débute en 1906 à Mulhouse, lors de l’installation dans la ville natale de la mère. Quelques années plus tard, intervient le décès du père en 1918. Ensuite, Hans est envoyé dans une école privée en Suisse, où il obtient un diplôme supérieur en commerce. Quant à Fritz, il fréquente le lycée public de Mulhouse.

Fritz achète sa première Bugatti. Par la suite, il entre en 1939 au conseil d’administration de la Filature de laine peignée de Malmerspach, dans la vallée de Thann (Haut-Rhin). Il en devient le P-DG en 1940.

Après la guerre, il prend le contrôle des Tissages Deffrenne à Roubaix. Puis, en 1956, il devient acquéreur de la filature de laine peignée d’Erstein et de la filature HKC à Mulhouse. En 1957, les frères Schlumpf perdent leur mère Jeanne, à qui plus tard ils dédieront le musée. C’est vers cette période que Fritz commence à collectionner les vieilles voitures. Après 1960, les achats se multiplient et l’usine de Mulhouse cesse son activité puis accueille la collection.

En 1971, une nouvelle acquisition d’usine : la filature Gluck à Mulhouse, ainsi que le prestigieux Hôtel du Parc. Les travaux se poursuivent dans l’ancienne usine HKC, transformée progressivement en musée.

1976-1979 Fritz et Hans Schlumpf cèdent leurs usines « pour un franc symbolique ». Le groupe dépose le bilan puis les deux frères se réfugient à Bâle. Ils sont poursuivis devant les tribunaux français et l’histoire des frères Schlumpf se termine ainsi. Les ouvriers occupent le musée (1977) et, pendant deux ans, l’ouvrent au public.

Dès la fin du XIX° siècle, l’automobile entrait dans nos existences. Ensuite, elle y est devenue beaucoup plus qu’un objet et cristallise toutes les finalités communément accordées au gré de nos enthousiasmes ou de nos réticences. Mais dire que l’automobile est coûteuse, bruyante, polluante, encombrante, lente, irritante, laide, envahissante, fragile, dangereuse, agressive, en un mot «nocive», c’est dans le même temps oublier qu’elle est belle, rapide, autonome, agréable, confortable, disponible, solide, passionnante, silencieuse, économique, en un mot «indispensable».

Comment ne pas voir dans l’automobile l’un des faits majeurs du xx° siècle, cause des embouteillages les plus irritants mais aussi des rencontres les plus chaleureuses ! Peu d’objets dans notre environnement partagent avec nous une telle présence, une telle complicité, une telle part de nos vies, peines et joies mêlées. Notre autonomie a ses servitudes. On ne s’étonnera donc pas de ce que le Musée se propose de devenir peu à peu un véritable centre de culture et de réflexion sur l’automobile. Sa richesse et l’ampleur du sujet l’y portent. D’autres facteurs l’y incitent, liés à la ville de Mulhouse et à la présence d’autres musées.